Le jardin expérimental à l’automne

Le jardin expérimental à l’automne

L'automne, avec ses couleurs chatoyantes et son ambiance apaisante, est la saison pendant laquelle l’activité au jardin reprend.

Il s’agit de remettre de l’ordre dans une végétation que l’on a laissée tranquille, normalement depuis le mois de mars.

Remettre de l’ordre, ce n’est pas nettoyer, la nature par définition est propre. C’est aérer les parties du jardin qui sont devenues hirsutes, ébouriffées de toutes parts. C’est une activité qui sera différente suivant les écosystèmes présents, point d’eau, pelouse, prairie, haies, lianes, arbres.

On procède alors par éclaircie des ces différents lieux.

Le point d’eau devra être peu perturbé, car les libellules sont encore en pleine activité de pontes. S’il y a une présence d’algues, un délicat ratissage de la surface suffira, les végétaux ramenés avec le râteau seront laissés dans l’eau sur le bord, permettant ainsi à la petite faune présente de continuer son cycle de vie.

Si des végétaux sont devenus trop encombrants en bordure de l’eau, on pourra les éclaircir à coups de sécateur. Les coupes resteront au sol et serviront à aérer et à nourrir le sol, au niveau des passages d’accès.

Rien ne se jette, tout se recycle

Le terme de déchet n’existe que pour désigner les résidus de l’activité humaine, non pour ceux issus de la nature. Mieux vaut parler de coproduits qui seront utilisés pour enrichir le jardin. Il y a encore un siècle, on allait ramasser le bois et les feuilles mortes en forêt, on achetait celles ramasser par les services communaux, pour les utiliser comme engrais pour le maraîchage. Aujourd’hui, on paye pour les détruire en déchetterie . Un non-sens!

La pelouse, celle que vous avez laissé pour créer des cheminements, des aires de jeux ou de farniente, sera tondue avec la position haute de votre tondeuse. Ce sera peut-être la dernière ou l’avant dernière fois avant l’hiver. L’herbe coupée sera soit laissée sur place, elle n’asphyxiera pas votre gazon, même si votre tondeuse n’est pas prévue pour du mulching, soit ramassée au fur et à mesure avec le bac. Suivant les surfaces, cette seconde solution peut être fastidieuse. Selon la conception de votre jardin, cette herbe coupée sera mélangée au fumier, mise en petits tas sous la haie, répartie sur le sol du potager ou en tas, en attente d’être utilisée, ou encore, dispersée sur des cheminements en terre. Cette dernière solution est très utile en terrain argileux pour ne pas avoir de terre qui colle aux chaussures et en terrain sablonneux pour enrichir le sol en surface.

Les parties laissées en prairie, c'est-à-dire non coupées depuis le dernier hiver, pourront être fauchées, si les surfaces ne sont pas trop grandes. Au pire, broyées mécaniquement. Ces mini-prairies, vous les avez laissées en bordure d’une haie, sur une largeur d’environ 1 mètre, ou plus pour les grands jardins. Elles peuvent également être de la surface d’un parking de voiture. Avant de vouloir les couper, regarder s’il y a encore des araignées dont les toiles, sous la rosée, signaleront leurs présences. Si elles sont encore là, c’est pour deux raisons, il y a encore des insectes à manger et elles ne se sont pas encore reproduites. Dans ce cas là, repousser votre envie de couper de quelques jours. 

L’inconvénient ou l’avantage des prairies, suivant l’objet de son jardin, est de fournir un important volume de foin après la coupe. L’idéal est d’en faire une ou plusieurs bottes, de manière esthétique, qui vous serviront tout au long de l’hiver et au printemps pour pailler et enrichir différentes parties de votre petit paradis. Contrairement à ce que l’on dit, très peu de graines vont germer à partir de ce paillage, pour la bonne raison, qu'elles sont déjà tombées au sol pendant l’été.

Vous pourrez intervenir sur les haies pour les maintenir leur volume et leur hauteur suivant les dimensions désirées. Si vous faites des coupes au sécateur, prenez le temps de réduire chaque partie coupée, avec ou sans feuille, en segments de quelques centimètres à moins d’un mètre que vous laisserez sur place. Si le volume est important, vous pourrez les dissimuler sous la haie. Si vous avez un grand nombre de segments de plus d’un mètre, profitez-en pour construire une ou des haies sèches de quelques dizaines de centimètres de haut, pour délimiter une bordure, un potager, une zone de vivaces, etc. Si vous avez taillé sévèrement votre haie ou un arbre, vous pourrez également créer une haie sèche de 1 à 2 mètres de haut. Bien sûr, si vous avez l’équipement, vous pourrez broyer ces petites branches. Mais ne pas abuser du broyat, surtout en épaisseur, peut aboutir à l’effet inverse de celui désiré. Une autre solution consiste à créer des tas de bois mort à répartir sous ou en prolongement des haies ou en création esthétique dans un coin du jardin.

Pour les arbres, de mon point de vue, la meilleure des tailles, en dehors de celle de limiter leur hauteur, est la taille en éclaircie, dite « en transparence » qui se pratique de l’intérieur de l’arbre. 

Une astuce : faire en sorte de ne laisser au cœur de l'arbre que les branches qui vous permettront d’y grimper sans échelle. On fait également ce type de taille pour les fruitiers, afin que la lumière pénètre au niveau de chaque branche.

Pour résumer : Au jardin, la gestion des coupes végétales comme les coupures de pelouse, de haies et d'arbres peut se faire de plusieurs manières :

  1. Compostage : Les résidus de tonte de pelouse et les tailles de haies peuvent être compostés. Assurez-vous d'équilibrer les matières vertes (riches en azote) et les matières brunes (riches en carbone) pour un compostage efficace.
  2. Paillage : L’herbe fauchée, les copeaux de bois, les branches broyées ou les résidus de taille peuvent être utilisés comme paillis. Ils aident à conserver l'humidité du sol, à réduire l’arrivée de d’herbes non désirées et à améliorer la structure du sol en se décomposant.
  3. Broyage : Si vous avez un broyeur de végétaux, vous pouvez réduire les branches et les tailles en copeaux, qui peuvent ensuite être utilisés pour le paillage ou le compostage, sans pour autant en abuser.
  4. Entreposage : Pour les grosses branches, rondins ou les rémanent trop volumineux, voyez avec vos voisins si vous n’avez vraiment pas la place de les réutiliser sous forme d’empilement, de pouponnière à coléoptères, d’hibernaculum.
  5. Création de niche écologique : Laissez certaines branches au sol ou créez un tas de bois pour favoriser la biodiversité. Cela peut servir d'habitat pour les insectes et autres petits animaux.
  6. Réutilisation dans le jardin : Les tailles de haies peuvent être utilisées pour faire des tuteurs pour les plantes grimpantes ou comme bordure naturelle.
  7. Feuilles mortes : Les feuilles peuvent être compostées ou utilisées comme paillis. Vous pouvez aussi les déchiqueter pour les ajouter au compost.
  8. Foin pour le compost : vous pouvez utiliser l'herbe fauchée comme matière verte dans votre compost. Cela apporte de l'azote et favorise le processus de décomposition.
  9. Alimentation animale : Si vous avez des animaux (lapins, moutons, etc.), le foin peut être utilisé comme nourriture. Assurez-vous qu'il est de bonne qualité et exempt de moisissures.
  10. Nourriture pour le jardin : Certaines graminées et plantes fauchées peuvent être incorporées directement dans le sol pour améliorer sa structure et sa fertilité.
  11. Création de compost de surface : Épandez la fauche sur les plates-bandes ou dans les massifs comme une couche de compost superficiel. Cela aide à nourrir le sol et à améliorer la rétention d'humidité.
  12. Conservation de la biodiversité : En laissant une partie de la fauche sur place, vous pouvez favoriser des insectes bénéfiques et d'autres espèces de la faune.
  13. Fauche raisonnée: En pratiquant la fauche à des moments appropriés, vous pouvez favoriser la régénération des plantes et maintenir la biodiversité de votre prairie.

L’automne, c'est aussi une période de transition, un moment de réflexion et de préparation pour l'hiver à venir. Les promenades en pleine nature deviennent des occasions d'apprécier les nuances orangées et rouges, tout en profitant de l'air frais et vif. 

Que ce soit pour récolter, se balader ou simplement admirer, l'automne a quelque chose de magique !