Question posée par Quentin Le Bayon sur Linkedin:
Quelle serait selon vous la/les meilleure solution à apporter aux problèmes causés par les chats domestiques à la faune sauve (prédation d’un grand nombre d’espèces, hybridation avec le chat forestier…) et parlez vous de cette problématique avec vos partenaires/clients?
Merci Quentin de cette question sur la problématique du trop grand nombre de chats dans nos jardins et espaces verts.
Le chat est un animal qui a été domestiqué par l’homme depuis environ 10 000 ans contre 3 fois plus pour le chien. Ce dernier a été rapidement utilisé pour suppléer à des travaux humains et a été sélectionné et éduqué pour cela.
En revanche, l'intérêt du chat , avant de remplacer les cousins sur une banquette, a été de veiller au grenier à grains, c'est-à-dire à ne jouer que son rôle de prédateur, sans éducation préalable.
Cette habitude est restée chez nos contemporains et bien que l’éducation d’un chat soit possible, elle doit avant tout passer par l’éducation de son maître, ce qui est beaucoup plus difficile.
Il est évident que la stérilisation des chats est une priorité. Au jardin expérimental de Biodiversio, nous avons 2 chattes éduquées et stérilisées. Mais, aussi, en moyenne, 5 chats du quartier viennent régulièrement taquiner la souris, le lézard ou l’écureuil voire s’étonner devant le gabarit d’un castor ! Cinq chats domestiques à l’hectare, c’est un chiffre sans doute moyen en agglomération, à comparer au domaine vital du chat sauvage qui est de l’ordre 50 hectares !
Puisqu’il s’avère impossible d’éduquer les maîtres, il faut faire avec. La solution mise en place au jardin de Biodiversio est la création d’une multitude d’abris anti chats pour la petite faune. Dans la zone sèche du jardin, ce sont des pierres qui sont utilisées, en petits tas ou sous forme de pyramides. Plus leur nombre est grand, plus les lézards ont un refuge proche en cas d’attaque féline. Dans le reste du jardin, ce sont des tas de bois. Leur distance est celle qui nous permet d'effectuer un minimum de déplacement lorsque nous coupons des végétaux afin de les entasser pour cet usage. Les tas de bois mort permettent de créer de véritables starter de biodiversité, en plus d’apporter le gîte et le couvert pour les amphibiens, les reptiles, les campagnols, les musaraignes, le hérisson…
Pour les oiseaux, toujours leur laisser à proximité, des branches pour se réfugier, voire des arbustes denses ou des compositions végétales alliant lianes et arbustes, devenant des lieux impénétrables pour un chat. Et lorsqu'on installe un nichoir ou une mangeoire, se mettre à la place du chat pour se dire quel est l’endroit le plus accessible, afin de ne pas le choisir et s’en éloigner !
Bref, les chats sont parmi nous et pour longtemps. Nous devons adapter nos jardins à leur présence.