Question posée par Antoine Richard sur Linkedin:
“Oiseaux plongeurs de nos lacs et cours d’eau, qui sont les champions ?”
Il faut d’abord discerner le type de plongeoir !!! En effet, différentes espèces ont développé différentes techniques de plongeons…et de plongées. On peut distinguer 3 groupes d’oiseaux suivant leur technique :
- les plongeurs de “haut vol” qui se laissent tomber ou qui piquent dans l’eau depuis les airs. On peut penser immédiatement au “petit” Martin-pêcheur. Mais il ne plonge quère plus profond que 50 cm. A comparer, avec le “gros” Balbuzard pêcheur, qui peut fondre de 10 à 40 m de haut sur un poisson nageant entre 50 cm et 1 mètre de profondeur.
- Nous avons également les Sternes pierregarin et naine ainsi que les Guifettes moustac et noire. Leur vol délicat se termine sur une proie qui évolue à quelques dizaines de centimètres de la surface d’un étang ou d’une rivière.
- Ensuite, nous avons les adeptes du plongeoir, généralement une branche, mais aussi tout perchoir possible en bordure de l’eau. On oublie souvent que les hérons réalisent ce type de prouesse et j’ai même vu un Héron cendré plongé en vol alors qu’il était en “rase-motte” au milieu d’une rivière. En quelque sorte, il a voulu imiter le Balbuzard pêcheur. Le Héron bihoreau plonge plus facilement d’une branche au-dessus de l’eau, mais je ne l’ai jamais vu faire, perché à plus de 2 mètres de haut. Dans les torrents de montagne, on peut voir le Cincle plongeur passer une bonne partie de la journée à faire des aller-retour entre une pierre en surface et le fond de la rivière.
- Enfin, nous avons les adeptes de la plongée “profonde” en apnée. En général, les grèbes plongent à des profondeurs allant de 1 à 4 mètres, en fonction de la taille de l’espèce et des proies disponibles. Le grèbe huppé est celui qui peut plonger le plus profondément, jusqu’à 4 mètres, tandis que les plus petits, comme le grèbe castagneux, plongent à des profondeurs plus modestes. Les grèbes sont particulièrement adaptés pour la chasse sous-marine, car leur morphologie leur permet de se faufiler sous l’eau avec agilité et précision. Le Grand cormoran peut plonger en profondeur (parfois jusqu’à 10 mètres), et ses plongées peuvent durer jusqu’à une minute pour poursuivre les poissons à la course en utilisant ses pattes palmées pour se propulser et les capturer. On oublie souvent qu’il existe “le club” des canards plongeurs qui nagent jusqu’à 2 à 3 mètres d’eau. Contrairement aux canards dits de surface comme le colvert, les canards plongeurs utilisent leurs pattes puissantes pour se propulser sous l'eau à la recherche de nourriture. On y trouve les fuligules, principalement morillon et miloin et plus rarement, suivant les régions de France, d’autres migrateurs hivernaux comme les Harles ou la Nette rousse. Généralement les plongées se situent entre 1 et 3 mètre, parfois le double pour la Harle bièvre.
En fait, les records de plongée sont réalisés par les oiseaux marins à 10, 20 voire 40 mètres de profondeur. Ne pas oublier également, les oiseaux de bord de rivière comme les bergeronnettes ou la Bouscarle qui peuvent se risquer à mettre la tête sous l’eau pour attraper un insecte !
Photo de Vincent van Zalinge sur Unsplash