Une question ? Qui arrose la nature ? Comment les plantes sauvages font-elles pour vivre et se multiplier sans l’aide de jardiniers ?
Avec cette observation, nous pouvons affirmer qu’un jardin sans eau est possible. C’est même la base de la permaculture, utiliser l’eau qui naturellement est retenue dans le sol et par un enrichissement de sa biodiversité. Il suffit de relire Pierre Rabhi.
L'idée d'un "jardin sans eau" fait partie des pratiques qu’il a prôné dans le cadre de son approche agroécologique. Ce concept repose sur la création de jardins capables de prospérer avec un minimum d'eau, grâce à l'utilisation de techniques spéciales et à la sélection de plantes adaptées aux conditions arides.
Cela repose sur l’observation et une conception intelligente du jardin avec une planification en fonction des saisons pour maximiser l'utilisation de l'eau de pluie et pour créer des microclimats qui réduisent le besoin en irrigation artificielle.
En parallèle,il faut choisir des plantes résistantes, souvent d’origines indigènes ou adaptées aux climats secs, qui nécessitent peu d'eau pour vivre et survivre. Ces plantes ont souvent des adaptations telles que des feuilles plus épaisses ou des racines profondes pour minimiser la perte en eau et accéder à des ressources souterraines.
Ensuite, des techniques d’aménagement du sol comme le paillage et la couverture du sol pour réduire l'évaporation de l'eau après un enrichissement de celui-ci avec du compost pour améliorer sa capacité à retenir l'humidité grâce à une biodiversité augmentée.
Les plantes utilisent souvent des champignons en symbiose pour aller puiser l’eau. On pense que pour un centimètre de racine végétale il faut associer un mètre linaire de mycorhize. Il faut donc inviter les champignons au jardin ! Ils font le job depuis environ 1 milliard d’années, c’est idiot de vouloir les mettre au chomage !
Ne jamais garder un sol nu. Ne jamais exporter les coupes végétales en dehors du jardin.
Pour réduire les besoins en eau du jardin et offrir une alternative durable aux jardins traditionnels qui nécessitent beaucoup d’irrigation, le soutien de la biodiversité permet d’obtenir une production potagère et un jardin d’agrément.
Paradoxalement, les jardins sans eau favorisent la biodiversité, car celle-ci n’a pas attendu que l’homme apparaisse pour s’épanouir.
Rappelons nous que l’origine des premiers hominidés remontent peut être à 5 millions d’années, les premiers agriculteurs à 20 000 ans seulement, les premières théories d’arrosage des jardins, il y a seulement deux cents ans, l’agriculture dite moderne et gourmande en eau, il y a même pas un siècle et que pendant ce temps là, depuis 4 à 600 millions d’années, plantes et insectes se sont associés pour nous offrir un paradis sur terre de la manière la plus économique qui soit. Pourquoi vouloir réinventer ce que l’observation nous offre ?